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Il est ressuscité !
Non, on ne fête pas Pâques au mois de septembre, je parle ici de mon super T-Shirt blanc estampillé “Bessans”. Explications…
Ayant la chance de travailler hier en soirée (16h30 – 1h00 ), je me suis vu attribuer la locomotive 8623. Ca ne parle à personne ? Ce n’est pas bien grave pour la suite. Sur ce type de machine, il y a 2 “réducteurs”, en somme, 2 vitesses, si on y compare à une voiture.
Il s’avère que depuis que cette machine est la propriété du dépôt de Villeneuve, ces réducteurs sont sur “V” (pour Voyageur), par opposition à “M” (pour Marchandise, qui propose davantage de couple en contrepartie d’une vitesse moins élevée). Ce n’est pas très gênant, tant qu’on ne passe pas le saut de mouton avec 14 voitures !
Au bout de quelques dizaines de minutes, me voilà en tête du train Italien (800 Tonnes… 14 voitures), à direction de la gare de Bercy. Et c’est là que je retombe sur Terre : après avoir fait 4 km dans les limites maximales d’intensité admises par le moteur, je ne suis toujours pas à 70 km/h… La journée s’annonce longue ! Qu’une chose à faire, faire basculer ces foutus réducteurs.
Ce changement de “vitesses” ne s’effectuant qu’à l’arrêt, je suis contraint d’attendre mon arrivée à Bercy pour opérer.
Me voici donc dans le compartiment moteur de ma machine, endroit sombre et très salissant de ma machine (c’est ce qu’il y a entre les 2 cabines, derrière ces fameuses persiennes). Des goupilles à détacher, des manivelles à tourner, ce n’est pas une mince affaire. Ensuite, ouverture des trappes relativement inaccessibles, manœuvre des réducteurs avec les 2 barres métalliques, enfin, verrouillage du réducteur et remise en place des goupilles. Et c’est la qu’en me relevant… je m’éclate le dos sur le ventilateur… Mon dos va relativement bien, mon T-Shirt blanc, lui, est repeint par de la graisse noire… Mais pas le temps de s’apitoyer, il faut manœuvrer le second réducteur du second bogie. Me revoilà donc au travail de l’autre côté, en sueur, dans la pénombre… Et en me relevant… Second cassage de dos sur le second ventilateur, et par la même occasion, coup de grâce pour T-Shirt… Cette fois, ce n’est plus de la graisse noire, mais de la graisse jaune scintillante et collante…
Après l’avoir essuyée (et étalée…) pour ne pas en mettre plein le siège, ma journée peut continuer. Soit dit en passant, ma machine a désormais la pêche ! .
Ce matin, en me réveillant, je vais trouver ma petite femme en lui disant : “j’ai cassé mon T-Shirt…”. Et Julie de répondre : “Ce n’est pas grave, on va essayer le savon magique !” Et 2 minutes après “un frottage” en règle, miracle : mon T-Shirt blanc est ressuscité !
D’ici peu il passera dans la machine à laver, et tous les 2, on pourra retourner faire mumuse avec les réducteurs…